Bilan de l’édition 2015

 Retour  en images sur la dernière  Cérémonie des Prix Henri Langlois

Maison de l’UNESCO

Lundi 30 mars 2015

 


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Daniel JANICOT – Président de la commission nationale française pour l’UNESCO

 La conservation, la promotion, la célébration du patrimoine et des archives de films entrent de plein pied dans la vocation culturelle de l’UNESCO.

L’Unesco va célébrer cette année le 70èmeanniversaire de sa création. Les Prix Henri Langlois seront attribués cette année dans le cadre de leur dixième édition. Il était dans l’ordre des choses que ces deux commémorations se croisent. D’autant plus que cette dixième édition va coïncider avec le dixième anniversaire de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles dont le cinéma est un des acteurs les plus puissants.

Ainsi placés sous les auspices de l’UNESCO, de la Convention de 2005 et d’Henri Langlois, il était tout naturel que la Commission Nationale Française pour l’UNESCO apporte son soutien à Frédéric Vidal, le Directeur général des Rencontres internationales du Cinéma du patrimoine, qui a proposé que cette célébration se tienne au siège de l’UNESCO, Place de Fontenoy.

La conservation, la promotion, la célébration du patrimoine et des archives de films entrent de plein pied dans la vocation culturelle de l’UNESCO.

Les cinémathèques, les collectionneurs, les producteurs, les diffuseurs et tant d’autres qui œuvrent à l’intangibilité du patrimoine cinématographique participent à une mission d’intérêt général et même mondial.

Il est donc normal de les célébrer et de les remercier.


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Najat VALLAUD-BELKACEM                  Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

 

Permettre aux jeunes d’accéder au cinéma, d’hier et d’aujourd’hui, c’est leur ouvrir une fenêtre sur le monde…

Nous avons, pour beaucoup d’entre nous, vécu ces moments merveilleux qui ont construit notre imaginaire d’enfant et, aussi, notre culture, lorsque la lumière s’éteint pour laisser place au générique…

Créer le désir, susciter la curiosité et l’envie de découverte : le cinéma, pour les jeunes notamment, est souvent un moment de plaisir et de développement personnel. C’est l’occasion d’une expérience sensible et collective.

Il y a beaucoup de sens à ce que ces Rencontres internationales du cinéma de patrimoine se tiennent cette année, pour leur dixième anniversaire, au siège de l’Unesco qui veille à la mémoire du monde, à la protection et à la diversité des expressions culturelles. Le cinéma en est, incontestablement, un vecteur puissant.

Protéger les savoir-faire et la beauté créatrice du 7e art, telle était l’ambition d’Henri Langlois. Le cinéma est foisonnant, sa richesse est incommensurable et ses potentialités infinies : c’est un patrimoine vivant à transmettre.

Les créations cinématographiques, dans toute leur diversité, sont un outil puissant d’émancipation et d’éducation à la citoyenneté. Cette année particulièrement, je repense à ces mots de l’inoubliable Charlie Chaplin dont la persistance de l’écho témoigne de l’universalité du langage cinématographique : « Je crois au pouvoir du rire et des larmes comme contrepoison de la haine et de la terreur. Les bons films constituent un langage international, ils répondent au besoin qu’ont les hommes d’humour, de pitié, de compréhension. »

L’éducation artistique et culturelle, en développant la pensée sensible, symbolique, favorise l’émancipation individuelle et le vivre ensemble. C’est le sens du parcours d’éducation artistique et culturelle instauré par la loi de refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013, qui concerne tous les jeunes sur l’ensemble de la scolarité, et permet à chacun d’acquérir des connaissances, mais aussi de découvrir la pratique artistique et la rencontre avec les artistes et avec les œuvres.

C’est ainsi avec un grand plaisir que le Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche accorde, cette année encore, son patronage aux Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et aux Prix Henri Langlois.

Permettre aux jeunes d’accéder au cinéma, d’hier et d’aujourd’hui, c’est leur ouvrir une fenêtre sur le monde, développer leur imaginaire et les aider à développer leur sens critique. C’est, en quelque sorte, déjà les aider à devenir des citoyens éclairés.

Les débats organisés, les master classes proposées, les projections hors les murs, sont autant de modalités pour faire rayonner la culture, pour susciter des passions et des destins extraordinaires : ceux de réalisateurs qui distraient notre regard, ceux d’acteurs qui transmuent l’ordinaire, ceux de techniciens qui rendent possible l’expression du plus grand rêve ou de la plus dure réalité, ceux de spectateurs, enfin, qui voient le monde autrement…

Je souhaite vivement que ces rencontres soient l’occasion, pour de nombreux jeunes, de se former à la culture cinématographique, et d’en faire vivre les valeurs.


Frédérique Bredin, Présidente du CNC
Frédérique Bredin – Présidente du CNC

 Le cinéma eut dès sa naissance une vocation universelle…

 

Le cinéma eut dès sa naissance une vocation universelle; les frères Lumière envoyèrent leurs opérateurs dans le monde entier. A mesure qu’ils voyageaient sur tous les continents, ils fixèrent les premiers mots de l’écriture cinématographique, dont le premier travelling de l’histoire du cinéma inventé par Alexandre Promio en 1896 dans le Panorama du Grand Canal vu d’un bateau, tourné à Venise.

Considérées tant comme des œuvres d’art que comme des documents historiques, les vues Lumière sont inscrites depuis dix ans au registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Ces films sont autant de témoignages du monde au tournant du XXème siècle, des temps nouveaux de l’industrialisation, de l’effervescence de la Belle Epoque, que des pages de notre histoire sociale, et si certaines nous évoquent des tableaux vivants d’Auguste Renoir, les vues Lumière nous donnent, dans leur ensemble, un sentiment d’intimité avec toutes les cultures et les régions du monde, comme jamais auparavant dans l’Histoire.

Le CNC mène une mission de collecte, de préservation et de restauration du patrimoine cinématographique et participe pleinement en tant que membre de la Fédération Internationale des Archives du Film, à la coopération pour la protection de la mémoire du monde. La dimension internationale de notre action s’inscrit également dans le cadre des accords de coopération cinématographique, qui comportent une aide à la restauration de films de patrimoine. Avec les accords de coproduction et l’Aide aux cinémas du monde, la France est le pays le plus ouvert à la création internationale.

Cette année, nous ne fêtons pas seulement les 120 ans de l’invention du Cinématographe, mais également les dix ans de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO, qui célèbre son 70ème anniversaire. Ces anniversaires seront l’occasion de réfléchir, à l’aune des principes fondamentaux qui gouvernent notre action, à l’adaptation des politiques culturelles aux niveaux français et international, au monde numérique.

C’est pourquoi je suis très heureuse que le CNC participe à la table ronde organisée en partenariat avec la Commission nationale française pour l’UNESCO et les Rencontres internationales de cinéma de patrimoine, sur le thème «La coopération cinématographique au service de la diversité des expressions culturelles ».


Prix Langlois 2014 - Photo Jean-Yves Le Drian - Ministre de la Défense
Jean-Yves Le Drian Ministre de la Défense

Les Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et Prix Henri Langlois nous rassemblent autour d’un même intérêt pour les richesses de notre patrimoine audiovisuel

Les Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et de films restaurés, qui veillent avec passion et talent sur le devenir des œuvres cinématographiques, fêtent leur dixième anniversaire cette année.

Durant quatre jours, les différents acteurs du monde du cinéma se retrouveront autour d’un programme ambitieux et dans un cadre cher au ministère de la Défense, pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Il se trouve que le ministère de la Défense célèbre cette année un autre anniversaire, celui du centenaire du cinéma aux armées. C’est en effet en février 1915 que fut fondée la section cinématographique de l’armée, dont l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), détenteur de plus de trente mille titres de films, est aujourd’hui l’héritier.

De nombreuses personnalités du cinéma français (comme Philippe de Broca, Claude Lelouch, Alain Cavalier ou encore Bruno Podalydès) ont fait leurs classes au fort d’Ivry, où plusieurs innovations techniques ont également vu le jour (à l’instar de la Louma, grue de prise de vues inventée en 1970, qui a reçu un Oscar technique en 2005).

Aussi suis-je heureux d’apporter mon soutien aux Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et Prix Henri Langlois, dont la vocation nous rassemble autour d’un même intérêt pour les richesses de notre patrimoine audiovisuel.


LES RENCONTRES INTERNATIONALES DU CINEMA DE PATRIMOINE
& PRIX HENRI LANGLOIS 2015

Du 26 Janvier  au 30 Mars 2015

Fédérer, impliquer, intéresser les communes, la population parisienne et de la couronne parisienne est désormais l’enjeu majeur de notre manifestation. C’est pourquoi , à l’occasion de son 10ème anniversaire ,la manifestation  a initié pour l’édition 2015 un programme inédit « hors les murs » ,riche, généreux et éclectique qui s’est déroulé sur de nombreux sites d’accueils, investis pour cette « édition anniversaire » toujours guidée et inspirée de la volonté sans cesse exprimée par « le Père des Cinémathèques » Henri Langlois, dans les pas duquel sont inscrit la filiation et le cheminement de notre manifestation .

Autre logo RICP

C’est en musique que fut donné « le coup d’envoi » de l’édition 2015 !

Sous le label « Quand la musique rencontre le cinéma »

à l’occasion du 10ème anniversaire des Prix Henri Langlois.

Parce que depuis leur création, nos Rencontres proposent des ciné-concerts inédits ou rares, parce que la musique de film est au coeur des langages de l’image- véritable langage intérieur du film, parce qu’avec l’Union des Compositeurs de Musique de film nous avons, les premiers, dès le début de l’année 2008 célébré une date phare dans l’histoire de la musique de film, celle des 100 ans de la première collaboration d’un compositeur de renom au cinéma. La musique de film était née, elle écrivait là l’une des premières pages de son histoire.

Bertrand Tavernier témoignait, déjà, lors de sa venue aux Rencontres Internationales du Cinéma de patrimoine en 2008, de l’importance de la musique de film, véritable langage intérieur du film.

Depuis, chaque année, nous saluons d’un « Prix Henri Langlois » un grand Compositeur de musique pour l’image.
Dans ce même élan et pour marquer notre 10ème anniversaire , dans le cadre d’un Hommage à Max Linder, les Rencontres Internationales du Cinéma de Patrimoine & Prix Henri Langlois 2015 ont proposé 3 cinés concerts inédits avec la collaboration de l’ADIAM 94 qui accompagne des projets d’artistes désireux de développer un travail pédagogique au sein des conservatoires de musique, parallèlement à la diffusion de leurs productions musicales dans le Val-de-Marne.
Les conservatoires de Villiers-sur-Marne et du Perreux-sur-Marne ont accueilli l’Octuor de France qui a interprété, en synchronisation avec la projection de six courts-métrages de Max Linder, les musiques écrites spécialement pour lui par le compositeur québécois Gabriel Thibaudeau, pianiste attitré de la Cinémathèque québécoise.

Cet hommage était notamment constitué du court-métrage « Max n’aime pas les chats » pour lequel il a été demandé au compositeur d’adapter sa musique pour des élèves des conservatoires de Villiers -sur-Marne et du Perreux-sur-Marne. Les élèves, une dizaine environ pour chaque conservatoire, ont été recrutés depuis septembre 2014 sur leur motivation et leur adhésion au projet. De septembre 2014 à janvier 2015, ils ont préparé la partition au cours d’ateliers de pratique instrumentale, d’ensemble et d’initiation au ciné-concert menés par Paul Broutin, violoncelliste de l’Octuor de France et professeur de violoncelle dans les deux conservatoires.

La semaine précédant les concerts, le compositeur québecois est venu à la rencontre des élèves pour travailler avec eux la partition avant de les diriger le jour de chaque concert En amont du projet, Jean-Louis Sajot, clarinettiste et directeur artistique de l’Octuor de France, a rencontrer successivement les élèves des deux conservatoires afin de leur présenter le projet dans son ensemble et de leur projeter le film.

Les élèves de chaque conservatoire se sont produits dans leur ville respective en première partie de chaque ciné-concert.
« Programmation Hors les Murs »

Celle-ci a officiellement débuté le lundi 26 Janvier 2015 pour se terminer au siège de l’UNESCO le lundi 30 mars 2015, sous les auspices de la commission nationale française pour l’UNESCO, après une programmation itinérante en Région île de France et à Paris sur de nombreux sites d’accueil qui furent investis sur des thèmes différents.

Aux ciné-concerts en hommage à Max Linder , se sont aussi ajoutées entre le lundi 26 janvier et le lundi 30 mars 2015, quatre performances sur le thème de la musique de film avec l’Orchestre d’harmonie de Paris « la Sirène » créé en 1874 et dirigé, aujourd’hui, par Fabrice Colas .Cette formation compte une cinquantaine de musiciens, venant d’horizons musicaux divers tels que classique, fanfare, jazz , musiques latines et traditionnelles.

La Sirène, orchestre d’harmonie de Paris est un ensemble qui a traversé les époques. En 140 ans d’existence, l’orchestre a connu tous les âges du cinéma :
Le film muet où les musiciens tissaient la musique des films en projection, puis l’ère des comédies musicales et leurs danses endiablées, et enfin le succès grandissant des bandes originales, où quelques notes égrenées suffisent à rendre impérissable certains moments du grand écran, à l’instar du thème mythique d’Il était une fois dans l’Ouest.

La Sirène, orchestre d’harmonie de Paris, a revendiqué, dès sa création, des missions d’éducation populaire par la musique, valeurs qu’elle défend encore aujourd’hui avec conviction. Son programme de ciné-concert, festif et ludique, est une occasion unique de toucher un large public et de mener des actions éducatives et scolaires de qualités.

Pour célébrer cette histoire du cinéma et le 10ème anniversaire de notre manifestation, la Sirène a puisé dans la profondeur de son répertoire éclectique pour nous proposer un programme familial et festif, issu de grands standards du cinéma lors de 3 ciné-concerts :

– Le lundi 26 janvier 2015, dans la Salle annexe du conservatoire du 14ème arrondissement Avec la participation du conservatoire du 14ème arrondissement. Ce concert fut entre autres destiné aux élèves des conservatoires et à leurs familles.
– Le vendredi 6 février 2015 au Collège Henri Matisse de Choisy le Roi Avec la participation des élèves du collège de Choisy-le-Roi. Les classes de ce collège de ZEP (de la 6ème à la 3ème) ont travaillé avec leurs professeurs durant toute l’année pour se produire avec l’orchestre, devant leurs familles, le corps enseignant et le rectorat.
– Le mardi 3 Mars 2015 dans l’Auditorium du conservatoire du 13ème arrondissement.
Avec la participation des élèves du conservatoire du 13ème arrondissement. Ce concert fut entre autres destiné aux élèves des conservatoires et à leurs familles.

Et pour finir, le lundi 30 Mars 2015 en clôture de l’édition 2015 sur la scène du grand auditorium de l’Unesco lors de la remise des Prix Henri Langlois 2015. L’Orchestre d’harmonie de Paris « la Sirène » a présenté des extraits joués en live des musiques degrands films du patrimoine cinématographique mondial tels « Il était une fois dans l’Ouest », « Le Bon , la Brute et le Truand » , du « Parrain » , des « Parapluies de Cherbourg » , de « West Side Story » (danses symphoniques) de « The Wall » de « Buena Vista social Club » des compositeurs Ennio Morricone, Nino Rota, Michel Legrand, Leonard Bernstein, Pink-Floyd, Francisco Repilado et deux extraits de Fantasia l’Oiseau de feu et de l’Apprenti sorcier sur les airs d’Igor Stravinsky et de Paul Dukas.

Ces cinés-concert nous ont offert l’opportunité rare de revoir des extraits de chefs d’oeuvres, accompagnés sur scène et ,en direct, par un orchestre d’harmonie. Du Grand Bleu à Fantasia, chaque génération a pu retrouver son film culte, en image et en musique.

L’OFFRE JEUNE PUBLIC

C’est à 14 Heures le Lundi 2 février 2015 que se sont ouvertes, au Royal Palace de Nogent, les séances scolaires avec plus de 160 élèves des écoles primaires de Nogent-sur-Marne pour découvrir quelques joyaux du burlesque sous forme de six courts-métrages (Max se trompe d’étage, Max en convalescence, Max veut grandir, Max a Monaco et Max et la doctoresse) en hommage à Max Linder, réalisateur et acteur français du burlesque qui a tant influencé Charlie Chaplin. Les musiques de Gabriel Thibaudeau, pianiste attitré de la Cinémathèque du Québec, venu spécialement pour l’occasion, ont été interprétées en synchronisation avec la projection par l’Octuor de France.

« HOMMAGE A MAX LINDER »
CINE-CONCERTS DE L’OCTUOR DE FRANCE
Dimanche 1er Février 2015 à 11H00 – Salle de Cinéma du Centre des Bords de Marne (Le Perreux-sur-Marne)
Le premier volet des trois ciné-concerts en hommage à Max Linder a fait salle comble au Perreux-sur-Marne et a littéralement enthousiasmé le public convié à ce « carrefour de la musique et du cinéma ». En ouverture de séance ,les élèves du Conservatoire municipal de musique et de danse Maurice Ravel ont interprété en synchronisation sur les images du court-métrage « Max n’aime pas les chats » la musique originale écrite pour l’Octuor de France par Gabriel Thibaudeau, pianiste attitré de la Cinémathèque du Québec venu spécialement pour assurer la direction des trois ciné-concerts au programme.

La soirée « hommage à Max Linder » avec l’Octuor de France, le Lundi 2 février 2015, au Royal Palace de Nogent-sur-Marne a également rencontré un grand succès dans une salle qui affichait complet avec la présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles entres autres : Pierre Etaix, Gabriel Thibaudeau (compositeur et pianiste attitré de la cinémathèque du Québec) ou Pierre-Henri Deleau (fondateur de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes).
Au delà du répertoire classique ou romantique qu’il interprète régulièrement, l’Octuor de France participe au renouveau du cinéma muet en donnant des projections-concerts avec des partitions composées spécialement pour sa formation. Il s’est produit ainsi dans des manifestations aussi prestigieuses que le Festival de Cannes, le Festival du film de Bologne, le Festival du film de New-York. Créé il y a une trentaine d’années à l’initiative du clarinettiste Jean-Louis Sajot, l’Octuor de France avait à l’origine, pour but, de faire connaître la musique instrumentale avec clarinette du 18ème siècle à nos jours. Cette formation a élargi son répertoire avec la volonté de promouvoir la musique française au-delà de nos frontières lors de tournées régulières à travers le monde : de l’Espagne à la Pologne, du Japon aux U.S.A en passant par le Mexique, le Canada ou encore l’Australie. De nombreuses collaborations avec le compositeur québécois Gabriel Thibaudeau ont conduit à la composition de partitions comme celles, inédites et interprétées pour la première fois, en hommage à Max Linder ou encore la musique d’accompagnement pour L’Homme qui rit, Au bonheur des Dames, Le Masque de Fer, Poil de Carotte et Collège ainsi qu’une adaptation pour octuor, piano et soprano de sa partition orchestrale pour le film Le Fantôme de l’Opéra.

Pour la version de Max n’aime pas les chats interprétés en début de concert par des élèves du conservatoire Maurice Ravel du Perreux-sur-Marne, Gabriel Thibaudeau a adapté sa musique en conséquence. Les élèves ont été préparés à ce délicat et passionnant projet par Paul Broutin, professeur de violoncelle au conservatoire et membre de l’Octuor de France. Le compositeur québécois a fait connaissance des élèves une semaine avant pour apporter la touche finale à leur travail.

SOUTENIR ET PROMOUVOIR LE CINEMA DE DEMAIN

Soutenir et promouvoir le cinéma de demain ,celui qui a du mal à exister, c’est soutenir et promouvoir les auteurs, les cinématographies, les genres ou les artistes qui ont besoin d’être soutenus toujours plus dans une concurrence toujours plus importante à une époque charnière du cinéma où la pellicule disparaît où des acteurs disparus réapparaissent grâce à la magie d’une technique toujours plus avancée et pointue sans limite autre que celle du génie créatif.

C’est ainsi que du 26 janvier au 30 mars 2015, dans le cadre de la programmation hors-les-murs des avants premières ont été organisées autour de films inédits comme « Hackers Game » de Cyril Morin en présence de Cyril Morin réalisateur, compositeur et producteur , de ses Co- producteurs Aurelia Abate Pascal Vaguelsy , Anne Pruvost et de la comédienne principale Pom Klementieff venue spécialement de Los-Angeles, en présence d’un public nombreux et de professionnels et autres personnalités dont Jean-Claude Petit compositeur et Président de la SACEM, entre autres.

Le Royal Palace de Nogent-sur-Marne et les 7 Parnassiens dans le 14 ème arrondissement, ont aussi présenté en avant-première et en sa présence, le film du réalisateur croate Vinko BRESAN « Bonté Divine », (comédie croate , serbe et monténégrine) qui a bénéficié pour sa sortie en salles le 1er avril 2015 du soutien de Charlie Hebdo.La projection fut suivie d’un débat sur la problématique de la production indépendante en Europe et de sa distribution et plus spécifiquement dans les pays baltes en présence du réalisateur accompagné de Loïc Magneron Président de Wide distribution , Margot Farenc chargée de la distribution de Wide, du frère de Cabu (Charlie Hebdo), de Frédéric Vidal et Stephen Melchiori respectivement directeur général et directeur artistique des Rencontres. Les spectateurs, nombreux, ont pu aussi interroger le réalisateur sur les questions que soulève le sujet particulier de ce film.

Dans la même démarche, un Prix Henri Langlois d’Honneur, en hommage à son oeuvre a été remis à Tsai-Ming-Liang à la salle de l’Accatone à Paris le 12 février 2015 en présence de S.E Monsieurl’Ambassadeur de Taiwan à Paris, de l’équipe de son dernier film « Les Chiens errants » Grand prix du Jury à la Mostra de Venise en 2013 et de nombreux professionnels.
Ce grand réalisateur Taïwanais, chef de file du cinéma d’auteur de Taiwan a reçu lors de cette soirée hommage, un Prix Henri Langlois « Hors les murs » à l’occasion de l’avant-première de son dernier film « Les chiens errants » Ce prix faisait suite au regard sur le cinéma taïwanais donné lors des Rencontres à Vincennes en 2014.

Le « cinéma d’ici et d’ailleurs » ou les « cinémas du monde »

Au cours de nos précédentes éditions nous avions , au travers des personnalités invitées et honorées, saluer des cinématographies de très nombreux pays dont les USA, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne, la Hollande, Israël, Irak, la Palestine, l’Inde, la Pologne, Taiwan, l’Arménie, le Luxembourg, la Suisse, la Belgique, la France ,la Tunisie, le Mali, la Hongrie, l’ Ukraine,L’Australie.

C’est ainsi que nous avons pu accueillir , montrer et saluer les oeuvres incontournables et mondialement reconnues , en présence, de réalisateurs majeurs tels Youssou N’Dour, Moussa Touré , Abderrahmane Sissako, Euzhan Palcy, Férid Boughedir, Tsai-Ming-Liang, Abbas Kiarostami, Ronit et Schlomi Elkabetz, Nadav Lapid, Rakshan Bani Etemad, Claude Goretta, Ken Loach, Peter Brook, Radu Mihaileanu, Mahamat Saleh-Haroun, Elio Petri, Roman Polanski ,Ragunath Manet, Sofia Coppola, Francesco Rosi, Theo Angelopoulos, Oles Yanshuk, ce qui a permis d’offrir à notre public de très grands et rares moments d’émotions

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En 2015 ,dans la continuité de notre tour d’horizon des « Cinémas du Monde » nous avons reçu des réalisateurs aussi emblématiques que Raoul Peck (Haïti), Férid Boughedir (Tunisie), Nadir Moknèche (Algérie)Marjane Satrapi (Iran), Jayro Bustamante (Guatemala) ,Vinko Bresan (Croatie) ,Ragunath Manet (Inde) et le comédien et metteur en scène Malick Bowens .
Les cinématographies croate, indienne, iranienne, haïtienne, tunisienne, arménienne, ont été particulièrement valorisées et saluées cette année et ce en présence de nombreuses délégations nationales.

MASTER CLASS

Le Samedi 28 mars 2015 pour la 3ème année consécutive, le Lycée Berlioz de Vincennes a accueilli une master class organisée en coopération avec des enseignants et des élèves franciliens des sections cinéma en présence de réalisateurs, distributeurs, exploitants et producteurs sur des thèmes professionnels majeurs qui concernent les étudiants qui se destinent aux professions du cinéma.
C’est devant un auditoire de plus de 60 élèves et professeurs que Bruno-François BOUCHER (réalisateur), Sophie BLONDY (comédienne et réalisatrice), Alain MNIER (scénariste et réalisateur), Loïc MAGNERON (Président de Wide distribution), Nawid SAREM (Wide distribution), Cyril MORIN (Producteur, compositeur et réalisateur), Estelle LARRIVAZ (réalisatrice), Stephen MELCHIORI (Directeur artistique) et Frédéric VIDAL (Directeur Général) ont pu échanger sur des thèmes professionnels comme :
– L’Europe et l’aide aux premiers films
-Exploitation et distributions indépendantes
– Le Marché de la Vidéo a-t-il encore un avenir ?

Du 26 janvier au lundi 30 mars 2015, nous avons, à nouveau, rendu hommage à des réalisateurs, auteurs et comédiens dont les films auront marqué le cinéma. Nous avons salué des oeuvres et quelques uns de ceux qui font, feront ou ont fait l’histoire du 7e art. Dans la continuité des efforts engagés lors des dernières éditions, nous nous sommes tournes, à nouveau, vers l’international avec une vision, également toujours plus diversifiée, variée et riche en présence de représentants des cinématographies du monde élargie.

CINEMA D’AUJOURD’HUI

Pour la quatrième année consécutive, un focus a été mis sur les premiers films de nouveaux talents du cinéma mondial jeunes ou moins jeunes et ce ,en particulier, en partenariat avec le label « Eye on Films » qui travaille à la promotion et la diffusion la plus large possible de ces films dans les Festivals et circuits de distribution indépendante de par le monde. Les films ont été présentés avec notamment la reconduction du Prix Coup de Coeur des Etudiants qui a réuni un jury composé de près de 100 élèves et d’étudiants en cinéma et audiovisuel du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM),de l’Institut National de l’Audiovisuel (I.N.A) ,de l’Esra, du Lycée Hector Berlioz et du Prix coup de coeur jury de la presse internationale remis par un jury de journalistes appartenant à la presse étrangère représentée en France .
Programme sélectionné en coopération entre autres avec le label Eye on Films, (Sélection parmi 400 premiers longs métrages).
La sélection compétitive de 1ers films parrainée par Claude Lelouch et le label Eye on Films est soutenue par Media Mundus du programme média parrainé par Jean-Marc Barr (comédien, réalisateur et producteur) Judita Frankovic (comédienne croate) et Nandita Das (comédienne et réalisatrice indienne). Le label « Eye on films » réunit un réseau international de près de 90 partenaires dont 30 distributeurs et 50 festivals de films dans le monde.
Cette année, dans cette sélection, 13 premiers longs métrages (dont une dizaine d’inédits* en France) représentant, entre autres, les USA, Taiwan, l’Australie, l’Ukraine, la France, l’Arménie, l’Inde, ont été présentés par leur réalisateur, aux différents jurys et publics.
«Slow» (Inédit) de Sascha Seifert, Inédit-Allemagne- 2013- 86’-Documentaire- Produit par: Mouna Films
«The Activist » de Cyril M orin Distribution Bodega Films Distribution France/USA -2014- 90’-Thriller- Produit par: Media in Sync
«Two hundred thousand dirty» de Timothy L. Anderson Distribution- Mangoustine
USA/GB : -2013- 89’-Comédie-Produit par Loop di Loop Productions
«Cowboys» de Tomislav Mrsic Inédit – Croatie : 2013-104’- Comédie Western -Produit par: Kabinet
« The gambler» de Ignas Jonynas Distribution ASC Distribution Titre original Losejas Lettonie Lituanie -2013- 109’- Thriller
« Doutes – Chronique Du Sentiment Politique» de Yamini Lila Kumar Distribution Distribution France- 2013 -82 ‘-Drame- produit par Sprits & Toloda & Good Lap Production
«Supernova » : de Tamar Van Den Dop, Inédit- Pays-Bas /Allemagne -2011- 102’- Drame
«La mante religieuse» de Natalie Saracco, Distribution Kanibal Films Distribution
France – 2013- -88’-Drame -Produit par: 7e heart productions et Union prod
«Roseville:» de Martin Makariev Distribution A plus Films Ltd Bulgarie/Angleterre – 2014- Thriller/Epouvante/Mystère -120’- Produit par: Camera Ltd, Forward Pictures
«3 : Minutos » d’Alvaro Torrellas
Inédit : Documentaire-72-76’ Produit par La Fabrika Films
«Le berceau des ombres» de Jérôme Jacob Inédit- Français- 2013- 74’- Thriller / Fantastique produit par Black Owl Prod
« Je m’appelle Hmmm… » d’Agnès Troublé (B.) Distribution A3 Distribution
Français- 2014- 121’- Drame- Produit par Christophe Audeguis
« Les virtuoses » de Vasantha Balan Titre original Kavyla Thalaivan Distribution Night ed Films Inde- 2013- Langue originale: Tamoul – 150 min-Film hommage au cinéma Tamoul Produit par: Varun Manian S.Sashikanth – Y Not Studios, Radiance media group,

13 films représentant 12 pays en présence des réalisateurs, des professionnels et institutionnels européens ont été visionnés et jugés par un jury de journalistes de la presse étrangère et ,en parallèle ,par un jury de près de 100 étudiants ou lycéens d’écoles ou universités de cinéma, d’audiovisuel, du graphisme et du multimédia.

Au-delà des salles obscures, des projections sont désormais, depuis quatre ans, ouvertes sur Daily motion et autres sites tels que Viméo ou You Tube (grâce en particulier aux ayant-droits, distributeurs partenaires et dirigeants du Label « Eye on films »). Ceci nous permet d’atteindre un public toujours plus important , le public via internet à l’international grâce à une mobilisation professionnelle et cinéphile, scolaire et estudiantine (notamment celle des filières artistiques et cinématographiques), réunissant , ainsi les anciennes et la jeune génération .

Pour la quatrième fois ont été attribués les Prix « Coups de Coeur » aux films de la sélection compétitives de 1ers films. Le Prix de la Presse Etrangère et Le Prix des étudiants ont été remis le lundi 30 mars 2015 dans le cadre de la cérémonie des Prix Henri Langlois en présence de Claude Lelouch, parrain de la sélection compétitive et de nombreuses personnalités institutionnelles, professionnelles et des media.

TABLE RONDE

La clôture à l’Unesco fut particulièrement marquée tout au long de la journée du 30 mars, en amont de la cérémonie des Prix Henri Langlois 2015, de notre volonté encore plus affirmée d’une internationalisation de nos Rencontres cinématographiques et des Prix Henri Langlois.

Volonté parfaitement illustrée par la table ronde internationale sur le thème de « La coopération cinématographique au service de la diversité des expressions culturelles », organisée en collaboration avec la Commission nationale française pour l’UNESCO et le Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC).

Des personnalités de différents horizons, ayant en commun d’oeuvrer au quotidien dans le domaine du cinéma ont pu prendre la parole et partagé leur réflexion et leurs expériences avec le public

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Accords de coproduction, aides à la création et à la diffusion des oeuvres, conventions de coopération : le cinéma est un domaine emblématique des politiques visant à protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles – diversité qui a fait l’objet d’une Convention de l’UNESCO signée il y a dix ans et à laquelle ont, à ce jour, adhéré quelque 135 États membres.

Dans quelle mesure ces outils de coopération remplissent-ils leur mission de favoriser la création, la circulation des oeuvres ou encore la préservation du patrimoine cinématographique ?
Quelle est la dynamique d’amélioration et d’expansion de ces dispositifs ? Quels sont les équilibres et les complémentarités éventuelles entre ces différents outils de coopération Nord-Sud et Sud-Sud, et leur marge d’amélioration ?
Quelle analyse en font aujourd’hui leurs concepteurs, les producteurs et les créateurs ?
Autant de questions abordées et débattues par de prestigieux intervenants.

En entrée libre sur inscription, cette table ronde fut organisée à l’occasion de la 10e cérémonie de remise des Prix Henri-Langlois, des 120 ans du cinéma et des dix ans de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles

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Ouverture par
Daniel Janicot, président de la Commission nationale française pour l’UNESCO
Christophe Tardieu, directeur général délégué du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC)
Modération : David Fajolles, secrétaire général de la Commission nationale française pour l’UNESCO

INTERVENANTS
Férid Boughedir (Tunisie) est réalisateur, critique et président du Fonds panafricain du cinéma et de l’audiovisuel. Il est le réalisateur d’Halfaouine, l’enfant des terrasses primé à plusieurs reprises dans le monde entier et deux de ses longs métrages
Vincenzo Bugno est le responsable du World Cinema Fund (Berlinale). Il a été critique cinématographique en Italie et en Suisse et a travaillé pour différentes chaînes de télévision (Arte, ZDF, Télé + et Sky Italia) en tant que scénariste et réalisateur de documentaires sur le cinéma.
Jayro Bustamante (Guatemala) est réalisateur et scénariste. Il a obtenu le prix Alfred Bauer pour son premier long métrage « Ixcanul Volcano » au Festival international du film de Berlin en 2015.
Pierre-Emmanuel Lecerf, inspecteur général des finances, est directeur des affaires européennes et internationales du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée, France) depuis novembre 2013, ainsi que son directeur financier et juridique depuis juin 2014.
Eric Le Roy est le chef du service « Accès, valorisation et enrichissement des collections » aux Archives françaises du film du CNC.
Loïc Magneron est distributeur et exportateur. Il a fondé la société de vente indépendante WIDE Management en 1997 ainsi Eye on film, un nouveau modèle d’affaires soutenant la circulation des premiers longs métrages et de leur exploitation commerciale partout dans le monde en janvier 2011.
Euzhan Palcy (France) est réalisatrice, scénariste et productrice. Son adaptation au cinéma du roman La Rue Cases-Nègres en 1983 a remporté de très nombreux prix internationaux dont le Lion d’argent du meilleur premier film à la Mostra de Venise, le César de la meilleure première oeuvre. Elle a également reçu le prix Orson Welles pour Une saison blanche et sèche avec Marlon Brando, son film éponyme du roman d’André Brink.
Raoul Peck (Haïti) est réalisateur, producteur et président de La Fémis (Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son, Paris). Il a également été ministre de la Culture de la République d’Haïti entre 1995 et 1997.
Marianne Slot est présidente de la Commission de l’aide aux cinémas du monde (CNC & Institut Français). Elle a fondé en 1993 sa société de production Slot Machine et a travaillé depuis 1995, entre autres, avec Lars Von Trier, Bent Hammer et Emma Dante.
Les fonds de soutien internationaux à la création cinématographique (leur finalité, leurs complémentarités) ont constitué l’une des thématiques majeures de cette rencontre.
Marianne Slot a ainsi mentionné le rôle de la commission de l’aide aux cinémas du monde du CNC dans la promotion de la diversité des expressions culturelles, qui a contribué à la réalisation de quelque 700 projets provenant de 115 pays. Outre sa contribution à la faisabilité des films et la promotion de l’excellence artistique, l’Aide aux cinémas du monde constitue également, selon Marianne Slot, un levier important pour mieux diffuser et partager les valeurs de la diversité des expressions culturelles, notamment dans les échanges avec les différents métiers du cinéma impliqués lors de la mise en place de ces dispositifs d’aide.
Pour Vincenzo Bugno, le World Cinema Fund qu’il copilote à Berlin a pour ambition de soutenir un cinéma authentique susceptible de « développer une langue locale pouvant rejoindre un public international ». Il a également relevé la complémentarité entre les différents fonds, qui se construit aussi bien par le biais des contacts informels que par les coopérations plus institutionnalisées.
Le réalisateur Jayro Bustamante a quant à lui exprimé la perspective de l’usager, dans la mesure où son film Ixcanul Volcano a pu voir le jour grâce à ces dispositifs d’aide (CNC, région Île-de-France), en l’absence d’aides publiques au cinéma au Guatemala et de la difficulté d’approcher un producteur lorsqu’il n’y a pas d’accords de coproduction. Le réalisateur guatémaltèque a également tenu à faire valoir l’importance des programmes de résidences lors des festivals (Festival de Cannes, Berlinale, entre autres), permettant à des réalisateurs de venir en Europe et de voir des films d’art et d’essai souvent non diffusés dans leurs pays d’origine.
Critique de cinéma et président du Fonds panafricain du cinéma et de l’audiovisuel, Férid Boughedir a développé les grands principes qui motivent la création de ce fonds, en particulier la nécessité de rééquilibrer les flux de la coopération dans le domaine du cinéma en renforçant également les solidarités Sud-Sud, afin de prévenir les effets de « fausse diversité » indirectement induits par les dispositifs de coopération Nord-Sud.
Différents aspects de la promotion de la diversité des expressions culturelles ont été soulignés par les intervenants :
Pierre-Emmanuel Lecerf, au cours de sa première intervention, a précisé que la promotion de la diversité des expressions culturelles s’appuie également sur la promotion de l’expression de nos propres cultures – un mandat qui est évidemment au coeur des missions du Centre national du cinéma dont il a rappelé les grandes étapes depuis ses 70 ans d’existence.
Férid Boughedir a par ailleurs souhaité souligner le rôle moteur de la France dans le domaine de la coopération cinématographique, en rappelant que sans les soutiens publics français, « tout un pan des cultures africaines serait absent du 7ème art ». Selon lui, c’est la cinéphilie mondiale, en tant que « religion démocratique », qui dans ce domaine est véritablement motrice pour la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Président de la Fédération internationale des archives de film, Eric Le Roy a également expliqué le rôle joué par le CNC dans la restauration des patrimoines cinématographiques en danger lorsque certains pays n’en ont pas les moyens ; Vincenzo Bugno a, à ce titre, insisté sur le caractère essentiel de cette préservation sans laquelle la diversité de création qui constitue l’histoire du cinéma risquerait d’être perdue.
En tant que distributeur et exportateur (Wide), Loïc Magneron, soucieux en particulier de la promotion des premiers films et des films de femmes, a rappelé les logiques économiques d’échelle qui sous-tendent au niveau global la promotion de la diversité des expressions artistiques : une augmentation du nombre de films sur le marché permettrait l’implication d’un nombre plus important de créateurs, au profit d’une plus grande diversité qui elle-même aboutirait selon lui à une augmentation de la qualité.
Certains écueils indirectement générés par les dispositifs de coopération cinématographique ont été relevés par les intervenants.
Férid Boughedir a ainsi rappelé la spécificité du cinéma d’auteur africain – des « têtes sans corps » -, dont le premier public ne se trouve pas en Afrique en la quasi absence de salles de cinéma, et dont les propositions esthétiques s’adaptent parfois plus particulièrement aux attentes des jurys de festivals ou des cinéphiles occidentaux, au risque de produire des effets de « fausse diversité ».
Férid Boughedir et la réalisatrice Euzhan Palcy ont également témoigné des effets de contrainte engendrés par les seuils d’usage du français conditionnant l’octroi de certaines aides du CNC (avance sur recettes), au détriment parfois d’une plus grande diversité linguistique, effet parfois renforcé par des obstacles informels – Euzhan Palcy évoquant à titre d’exemple le tournage de son film Rue Cases-Nègres.
Les intervenants ont enfin esquissé quelques propositions en vue de mieux promouvoir la diversité des expressions culturelles dans le cadre de la coopération cinématographique :
Pour Férid Boughedir, le développement des coopérations Sud/Sud pour pallier les effets indésirables d’une dépendance unique vis-à-vis des dispositifs de soutien Nord/Sud ; Pour Euzhan Palcy, la nécessité d’imaginer de nouveaux systèmes de taxes affectées dans les économies en développement au profit du financement public de la culture, et de développer les formations à l’écriture, afin de renforcer l’autonomisation esthétique des créateurs ; Pour Eric Le Roy, la nécessité d’aider à la création de cinémathèques et d’archives dans les pays de cinéma qui n’en ont pas encore ; Pour Pierre-Emmanuel Lecerf, la nécessité de mener une réflexion avec l’ensemble des acteurs sur les conséquences de la progression de la diffusion du cinéma sur internet : taxations spécifiques comme celles mises en place par le CNC, innovations en termes de diffusion – à l’instar des diffusions de certains films en gratuité avant leur sortie en salle, comme le propose ponctuellement Loïc Magneron avec Eye on Films afin d’attirer de nouveaux publics -, mise en place de nouvelles aides pour le transmédia.

Retour en images sur la Table Ronde du Lundi 30 mars 2015

Maison de l’UNESCO

PRIX HENRI LANGLOIS 2015
Paris – UNESCO, Le lundi 30 mars 2015
Accueillis sous les roulements de tambours de la Garde Républicaine en grande tenue Napoléonienne, les 1400 invités de la Cérémonie de remise des Prix Henri-Langlois 2015, ont assisté à une belle soirée d’anniversaire, en hommage à Henri-Langlois-père fondateur de la Cinémathèque française et mémoire mondiale reconnue par ses pairs, devant un prestigieux parterre de professionnels et de cinéphiles.

Les Prix Henri Langlois distinguent et récompensent le travail et le talent de toutes celles et ceux qui, de par le monde, oeuvrent pour partager leur passion du cinéma et transmettre aux nouvelles générations la connaissance du patrimoine cinématographique. C’est fidèle à l’esprit d’Henri-Langlois, que sont attribués chaque année ces prix à des comédiens, réalisateurs, producteurs, fondations et cinémathèques qui ont su imposer une éthique et un regard emprunt de curiosité et d’universalité sur le cinéma mondial. Les prix peuvent aussi être attribués à des personnes physiques ou morales ayant participé à la promotion d’oeuvres, de métiers ou de créateurs de tous horizons. Les lauréats ont un point commun : celui d’un engagement cinématographique reconnu et respecté, ainsi que d’ouverture au monde et à la liberté de création conforme à l’esprit insufflé par Henri Langlois.

La 10ème Cérémonie des Prix Henri Langlois, fut particulièrement dédiée à tous les créateurs, journalistes ou autres voulant rester debout au nom de la démocratie , refusant toute forme d’ostracisme, de fanatisme, de sectarisme, d’extrémisme, de dogmatisme, d’intolérance , de dictature, de révisionnisme, de négationnisme , d’atteinte à la liberté d’expression.

Un salut tout particulier rendu par Daniel Janicot Président de la Commission nationale française auprès de l’UNESCO en ouverture de la soirée présentée et animée par Stephen Melchiori accompagné Mlles Aida Touihri, Manault Deva, et Manuela Justine Cipriano.

Accompagnement musical de la soirée et concert, de la formation musicale La Sirène, Harmonie de Paris et des élèves du conservatoire du 14ème arrondissement Darius Milhaud, dirigés par Fabrice Colas. La cérémonie fut suivie d’un spectacle musical proposé par Cinemix de Manu Lokolé et Stefff Gotkovski sur un extrait du Cuirassé Potemkine d’Eisenstein et d’une performance de Ragunath Manet et ses danseuses dans un extrait de la « Danse de Shiva »

Palmarès des lauréats des Prix Henri Langlois 2015 

Prix Henri-Langlois d’honneur 2015 pour l’ensemble de sa carrière décerné à Pierre Etaix comédien et réalisateur.
Remis par Michel Bouquet, Jean-Pierre Mocky et Frédéric Vidal Directeur général de l’Association des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et Prix Henri Langlois

Prix Henri-Langlois d’honneur Comédienne 2015, décerné à Emmanuelle Riva pour l’ensemble de sa carrière Remis par Euzhan Palcy et Aida Touihri

Prix Henri Langlois d’honneur du 10ème anniversaire décerné à André Téchiné pour l’ensemble de sa carrière remis par Marthe Villalonga et Alain Terzian.

Prix Henri-Langlois Comédien 2015, décerné à André Dussollier pour l’ensemble de sa carrière Remis par Agnès Soral et Zinedine Souallem.

Prix Henri Langlois d’honneur – Réalisateur 2015 décerné à Patrice Leconte pour l’ensemble de sa carrière (40 ans de réalisation) Remis par Brigitte Fossey, Jean- Louis Langlois Président de l’Association des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine et Prix Henri Langlois et Manault Deva éditorialiste radio et comédienne

Prix Henri-Langlois 2015 – Compositeur de Musiques pour l’image, décerné à Bruno Coulais compositeur Remis par James Huth réalisateur

Trophée Coup de Coeur 2015 de l’association Henri-Langlois, à Jean-Charles Hue, réalisateur pour son film « Manges tes morts » Remis par Lucia Dore-Ivanovitch, et Blanche Raynal

Prix Henri-Langlois – Révélations 2015 à Audrey Dana, comédienne et réalisatrice, pour ses débuts derrière la caméra pour un long métrage avec Sous la jupe des filles Remis par Claude Lelouch accompagnée de ses co-scénaristes Raphaëlle Desplechin et Murielle Magellan

1er Prix Henri Langlois du producteur décerné à Alain Terzian pour l’ensemble de sa carrière Remis par Stephen Melchiori directeur artistique des Rencontres et Prix Henri Langlois

Prix Henri-Langlois 2015- Humanisme & engagement à Raoul Peck réalisateur, ancien ministre de la culture de la République d’Haïti, Président de la Femis pour l’ensemble de sa carrièreRemis par Robert Guédiguian

Prix Henri Langlois « Cinémas du Monde 2015» décerné à Marjane Satrapi Remis par Marina Vlady et Malick Bowens

Prix Henri Langlois du « Film documentaire 2015 » – Parrainé par Didier Martiny décerné à Stephanie Valloato pour son film « Les caricaturistes : fantassins de la démocratie »Remis par Didier Martiny et Bruno Le Jean

Les trophées « Coup de coeur » dans le cadre de la 4ème Sélection compétitive de premiers films parrainée par Claude Lelouch en partenariat avec le label Eye on Films soutenu par parrainé par Jean-Marc Barr Judita Frankovic et Nandita Das « Coup de Coeur du jury de la Presse Internationale» coordonné par Flora Boumia au film «The Activist » de Cyril Morin « Coup de Coeur des étudiants 2015 » Remis au film «The Activist » de Cyril Morin
Remis par Vinko Bresan réalisateur de « Bonté divine » en présence de Loïc Magneron (Eye on Films/Wide Management)

En 2015 Les Rencontres Internationales du Cinéma de Patrimoine & Prix Henri Langlois auront proposé en dehors de l’offre scolaire spécifique, la projection, dans différentes salles de la Région île de France, des films rares, cultes, et autres grands classiques.

La programmation 2015 aura permis de montrer et aborder près de 45 films grands classiques du cinéma mondial, films récents et premiers films en présence de réalisateurs, comédiens producteurs, compositeurs et autres membres de la délégation artistique.

Les Rencontres Internationales du Cinéma de patrimoine et Prix Henri Langlois 2015 ont ainsi accueillis plus de 140 artistes et professionnels qui ont tenu par leur présence à saluer le 10ème anniversaire des Prix Henri Langlois

Aurelia Abate , Patrick Aglae, Marc Antona, Gorüne Aprikian , Agnès Arnau, Eric Atlan, Serge Avedikian , Denitsa Bantcheva, Véronika Beiweis , Alex Benezech , Agnès Béraud, Sophie Blondy, Corine Blue , Claude Bolling, Ali Borgini, Férid Boughedir, Flora Boumia , Michel Bouquet, Malick Bowens , Vinko Brésan, Vincenzo Bugno, Ségolène Bunel, Jayro Bustamante, Michel Carliez , Martine Cartegini, Jean Castarède, Clara Celati, Emmanuel Cocq , Fabrice Colas, Bernard Coll, Bruno Coulais, Audrey Dana, Jean-François Davy, Olivier Delbosc, Albert Delpy, Raphaëlle Desplechin, Manault Deva, Anne Devauchelle, Jérôme Diamant-Berger, Lucia Doré-Ivanovitch , Etienne Dubaille, André Dussollier , Erik Ebouaney, Sylvain Estibal, Pierre Etaix, David Fajolles ,Margot Farenc, Sonia Ferchichi, Brigitte Fossey, Barthelemy Fougea, Lionel Fouré , Bruno François-Boucher, Judith Freiha, Sylvain Fusée, Thibault Gast, Joachim Gliem, Helena Goncalves, Stefff Gotkovski , Bernard Grimaldi, Henri Gruvman, Robert Guédiguian, Louise Hentgen, Jean-Charles Hue, James Huth, Joëlle Isnardon, Benoit Jacquot Daniel Janicot, Annie Jolec, Rolf Johnson, Rémy Julienne, Manuela Justine-Cipriano, Farah Khadar, Jean-Pierre Khalfon, Nozha Khouadra, Pom Klementieff , Jean-Louis Langlois, Estelle Larrivaz , Jean-Marie Lavallou, Gabrielle Lazure, Bruno Le Jean, Eric Le Roy , Pierre-Emmanuel Lecerf , Patrice Leconte, Claude Lelouch, Manu Lokolé , Pierre Londiche , Remi Lopez, Marceline Loridan , Loic Magneron, Ragunath Manet, Murielle Magellan, Richard Magnien, Harriet Marin, Didier Martiny , Julie Massaloux, Stephen Melchiori, Patrick Mille, Alain Minier ,Tsai-Ming-Liang, Jean-Pierre Mocky, Nadir Moknèche, Cyril Morin, Valérie Mouroux, Philippe Muyl, Marc Nicolas, Michel Ocelot, Euzhan Palcy, Raoul Peck, Alain Peyrollaz, Michel Plazanet , Ségolène Point, Anne Pruvost Pierre-Loup Rajot, Blanche Raynal, Jackie Raynal, André-Paul Ricci, Emmanuelle Riva, Yan Roeloffs ,Nathalie Roussel, Rufus, Jean-Louis Sajot ,Gisèle Sarfati, Nawid Sarem, Marjane Satrapi, Charlotte Silvera Marianne Slot, Agnès Soral , Jérôme Soubeyrand, Zinedine Souallem, Antoine Stip, Katia Tchenko, Beatrice Thiriez, Aida Touihri, Stephanie Valloato, Catherine Vinay, André Téchiné, Myriam Tekaia, Alain Terzian , Pascal Vaguelsy, Frédéric Vidal, François Vila, Patrick Villacampa, Marthe Villalonga, Marina Vlady, Catherine Wilkening , Mohamed Youri , …

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